Le Baron 04 : Noces pour le Baron by Anthony MORTON

Le Baron 04 : Noces pour le Baron by Anthony MORTON

Auteur:Anthony MORTON
La langue: fra
Format: epub


Une charmante scène de famille s’offrait à ses yeux. Un homme aux cheveux grisonnants, à la carrure large, chez qui tout respirait l'argent et l’autorité, braquait un revolver sur un autre homme, mince, dont le visage chafouin était décomposé par la terreur, et qui, écroulé par terre, se massait la cheville en gémissant.

Un autre homme, debout, semblait indigné. John le reconnut immédiatement : c’était Grant, diamantaire renommé dans la Cité.

Pour compléter le tableau, Léonora, affalée sur une chaise, suivait la scène d'un œil détaché.

L’homme au revolver se tourna vers le Baron, et baissa la main. Netley se releva, lentement, en soupirant.

- Jetez-moi ce flingue par terre, et vite! dit John, en bénissant une fois de plus son professeur de phonétique qui lui avait appris à imiter tous les accents, et à prendre les voix les plus diverses, comme celle qu’il avait adoptée pour le Baron : vulgaire, trainante, hargneuse... A cent lieues de la voix de John Mannering, distinguée, aimable, toujours un peu railleuse...

Netley tournait des yeux injectés de sang vers l’intrus. Bégayant d’émotion, il marmonna :

- Je le savais... je le savais qu’on nous découvrirait! C’est de votre faute...

- Ta gueule! dit aimablement John, qui n’avait guère à se forcer pour parler grossièrement, car l’homme lui inspirait une antipathie irraisonnée.

Pénétrant dans la pièce - un salon confortablement meublé -, il referma la porte derrière lui.

- Tout cela, continuait Netley, c’est votre faute. Mortimer! C’est vous qui...

Rapidement, Mortimer fit un pas en avant, et gifla de toutes ses forces Netley qui se tut, serrant les lèvres.

- Quand vous aurez fini de vous faire des politesses, dit John, on pourra causer... C’est vous Mort¬mer, et vous Grant? Bon. Ça, c’est Netley, alors?

- Et vous, qui êtes-vous? demanda sèchement Mortimer.

- Le fantôme de la Tour de Londres! répliqua John, qui surveillait Léonora du coin de l’œil.

Elle s’était redressée sur sa chaise, et fixait attentivement Mannering, qui se serait bien passé de cet examen détaillé. Il se rassura en se disant que rien, chez lui, depuis son manteau de loden jusqu’à ses chaussures noires, ne pouvait le trahir. Ses mains étaient dissimulées par des gants, ses cheveux par la casquette enfoncée jusqu'aux oreilles...

Il reprit :

- Qu’est-ce qu’il voulait vous faire, ce pauvre petit Netley ?

Personne ne dit mot. Gentiment, John déclara :

- Si vous ne voulez pas me répondre, il faudra que vous répondiez aux flics, alors!

- Parce que vous pouvez appeler la police, vous! fit Grant, sceptique.

- Tout le monde peut appeler la police, dans notre beau pays!

- Oui... mais certains se font mettre en taule dès qu’elle arrive! constata Mortimer, railleur.

De sa voix saccadée, Netley s’écria :

- Dites-lui! Vite! Sans cela il va nous livrer à la police, tous!

Mortimer leva à nouveau la main, mais John, prenant son arme par le canon, frappa rapidement sur l’avant-bras du gros homme. Le coup était léger, mais efficace.

- Nous cherchons à acheter les bijoux de la collection Szrely, voilà tout! jeta Netley, de plus en plus affolé. Elle est en Angleterre, nous en sommes



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